Mes avis lecture du mois d’avril

C’est l’heure du bilan lecture du mois dernier par ici.

Le livre : « L’île sous la mer »

L’autrice : Isabel Allende est une autrice chilienne, nièce du président Salvador Allende. Elle commence sa carrière en tant que journaliste et dramaturge. C’est plusieurs années plus tard, à l’occasion d’une lettre pour son grand-père mourant, qu’elle se mettra à l’écriture de romans. Elle a plus de 15 ouvrages à son actif, sans compter ses recueils jeunesse. Elle a reçu huit prix différents pour son oeuvre. Pour la suivre, c’est ici.

Le résumé : « 1770, Saint-Domingue. Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans lorsqu’elle est vendue comme esclave à Toulouse Valmorain, jeune français tout juste débarqué pour prendre la succession de son père, propriétaire terrien mort de syphilis. Zarité va découvrir la plantation, avec ses champs de canne à sucre et les esclaves courbés sous le soleil de plomb, la violence des maîtres, le refuge du vaudou. Et le désir de liberté. Car entre soldats, courtisanes mulâtres, pirates et maîtres blancs, souffle le vent de la révolte. »

Mon avis : immense coup de coeur pour ce livre! J’essaye de prêcher la bonne parole un peu partout autour de moi et sur la blogosphère : lisez le!

C’est un mélange doux-amer de magie et d’Histoire. Et quelle (triste) histoire : celle de l’esclavage des îles des Caraïbes aux Etats du sud des Etats-Unis. Le livre relate la vie d’une esclave : Zarité de ses 8ans à ses 53 ans. Une vie pleine d’aventures et de souffrance, mais également de rébellion et de quête vers la liberté.

La plume de l’autrice est très belle et nous plonge totalement dans l’univers chaud et suranné des plantations de Saint Domingue.

Il y a beaucoup de personnages (tous ceux que Zarité va être amenée à croiser dans sa vie), mais on ne se sent jamais submergé par les informations. Tout est amené en douceur et avec assez de détails pour se souvenir de tout. J’ai vraiment eu l’impression d’être captivée par une série télé.

On assiste aux premiers émois et aux moments de joie de la jeune femme, mais également à de terribles scènes qui nous retournent les tripes. Une magnifique fresque historique pour mieux comprendre et se souvenir des dégâts de l’esclavage et des marques au fer rouge qu’il a laissé… 

En bref : vaudou, sensualité, souffrance et espoir sont au rendez-vous.

Le + : J’ai découvert grâce à cette autrice qu’il existait un courant littéraire dit du « réalisme-magique » dont d’autres auteurs latino américains font partis notamment Gabriel Garcia Marquez. Ce style est utilisé lorsque des éléments magiques ou surnaturels surgissent dans un environnement réaliste et historique.

Le livre : « L’homme idéal existe. Il est québécois  »

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L’autrice : Diane Ducret est une autrice belge. Elle a collaboré à la rédaction de documentaires historiques et a animé, en 2009 Le Forum de l’Histoire. En 2011, elle sort son premier livre, « Femmes de Dictateur »,  véritable best-seller  traduit dans 20 langues! Elle est chroniqueuse pour différentes émissions de télévision et radio telles que « on va s’gêner », « les pieds dans le plat », « les grosses têtes ».

Le résumé :  » Bonne nouvelle : l’homme idéal existe ! Il ne parle pas : il jase. Il n’embrasse pas : il frenche. Il ne se déshabille pas : il se criss à poèlle. Vous l’aurez deviné: il est Québécois. Diane Ducret rhabille le mythe du Prince Charmant. L’homme idéal ? Satisfaite ou remboursée !  »

Mon avis : Une comédie romantique grinçante et très drôle. Ce petit livre au format original se lit en quelques heures et se présente sous la forme de petites chroniques liées entre elles par un fil conducteur : un flirt plus ou moins caliente avec un beau québécois quadra et papa. Notre héroïne handicapée du sentiment (si si un peu) va s’embarquer pour le Canada  et nous emmène avec elle dans des péripéties cocasses. Drôlerie renforcée par les énormes quiproquos linguistiques! Il faut dire que le québécois parle un patois étrange. 

Le hic : Certaines scènes un peu trop stéréotypées et une petite lourdeur sur ces fameux quiproquos qui ne sont parfois pas vraiment nécessaires même pour une nocive du québécois comme moi.

En bref : un chouette OVNI pour la génération Y des désillusionnés éperdument romantiques. 

Un petit extrait :

Tous les actionnaires de cette relation s’engagent à respecter au quotidien les principes inscrits dans le présent pacte :

Principe général d’indépendance. Depuis le jour de ma création, je suis une entité à part entière avec une capacité d’autonomie supérieure à celle d’une batterie de téléphone, une viabilité intellectuelle et économique, bref, je pense et je gagne ma vie toute seule, j’espère qu’il en est de même pour toi. On peut avoir des activités en commun, mais on a deux cerveaux séparés. C’est pour en faire usage. Les « on a aimé ce film », « on a détesté cette position » seront proscrits par la loi.

Egalité de traitement. Si je fais les courses, tu fais la vaisselle. Aucun des deux ne tirera avantage de l’autre actionnaire de la relation sans prendre soin de lui. Un « je t’aime » est égal à un câlin, un « qu’est-ce qu’on mange » à une nuit de chasteté imposée.

Principe de la transparence. Tu ne me la feras pas à l’envers, on est là chacun par envie mutuelle, si ce n’est plus le cas merci de me le dire. Si une tentation d’acquisition-fusion avec une autre société se profile, merci d’en prévenir l’actionnaire qui prendra ses distances et te fera une OPA dans ta face.

Conflit d’intérêts. La SCA pourra être amenée à rencontrer des conflits divers. Le principe suivant sera toujours applicable : « tu as tort, j’ai raison ».

Le livre : « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur  »

L’autrice : Harper Lee était une romancière américaine, née dans une petite ville d’Alabama. Elle se lance dans des études de droit avant d’abandonner pour se consacrer à l’écriture. Elle écrivit dans un premier temps des nouvelles dont une deviendra plusieurs années plus tard « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » sur les conseils de son agent littéraire. Ce livre a connu un succès monumental, publié en pleine période de lutte pour les droits civils. Il est considéré comme un classique de la littérature. Ce roman est encore aujourd’hui étudié au collège et lycée. Il reçut le prix Pulitzer de la fiction en 1961. Harper Lee reçoit en 2007 la médaille présidentielle de la Liberté de la part du président George W. Bush pour sa contribution à la littérature.

Le résumé : « Dans une petite ville d’Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort. »

Mon avis : Comme tout le monde j’ai énormément entendu parler de ce livre et il était dans ma top liste des classiques à lire. Après la triste nouvelle de la disparition d’Harper Lee, je me suis dis que c’était définitivement le moment de découvrir ce monument de la littérature américaine, d’autant plus que le sujet abordé par le livre me touche particulièrement.

J’ai beaucoup aimé le style d’Harper Lee, malgré son côté très descriptif. La narration est originale et plus complexe qu’il n’y paraît à première vue puisque Scout raconte trois années de son enfance (parfois du haut de ses 8 ans et parfois en tant que jeune femme), les deux se rejoignant très habillement. Le livre décrit parfaitement la vie d’une petite ville tranquille du sud des Etats-Unis dans les années 30, la place qu’occupe la religion et l’importance des « bonnes » manières, mais aussi l’exclusion sociale qui est prédominante : celle des noirs bien sûr, mais également celles des gens différents de ce que ces « dames » et « gentlemen » attendent.

On passe ainsi des étés chauds et insouciants des enfants accompagnés de leurs jeux et bêtises habituelles à une prise de conscience parfois douloureuse de la réalité sociale. Scout a un côté garçon manqué, elle est mature pour son âge, ce qui rend la lecture agréable. C’est original de découvrir cette triste période par les yeux d’une enfant qui n’y comprend pas grand chose.

Le hic : Le rythme est assez lent, le procès tant attendu ne se déroulant qu’en bonne seconde partie du livre et sur une vingtaine de pages seulement. Force est d’admettre  qu’après toutes les éloges entendues, je m’attendais à un livre bien plus engagé pour la cause des noirs américains. Bien entendu, il l’est mais j’aurais voulu que le sujet soit traité plus en profondeur. L’histoire étant raconté par une enfant c’est assez logique que cette préoccupation passe au second plan et soit abordée avec un regard innocent. Toutefois, j’aurais bien aimé que certains chapitres soient raconté du point de vue de Jem, le grand frère, qui comprend mieux ce qui se passe autour de lui et qui passe par de grandes phases de doutes et de tristesse (ajoutés à la puberté, melting-pot assez explosif).

En bref : Un livre tout en métaphore et subtil. Une très belle histoire que je conseille sans hésiter, mais que j’aurais souhaité légèrement plus « anti-segrégationiste ».

Le saviez-vous ?

  • Truman Capote s’est revendiqué comme auteur d’une partie du livre (sans la moindre preuve). Il aurait en revanche inspiré à Harper Lee qui le connaissait bien le personnage de Dill.
  • Il plane un certain mystère autour de ce livre et de son autrice, car beaucoup se sont demandés s’il ne s’agissait pas d’un roman autobiographique. Il y a en effet beaucoup de points de concordance : tout d’abord le père d’Harper Lee était avocat à Monroeville (et également élu à la chambre des représentants de l’Alabama comme Atticus Finch) ; le nom de famille « Finch » était le nom de jeune fille de la mère d’Harper Lee ; Monroeville était semblable en de nombreux points à Maycomb. Pour finir, il est probable qu’Harper Lee se soit inspirée du procès Scottsboro (1931) : deux femmes blanches portèrent plainte contre 9 hommes noirs – le plus jeune n’ayant que 12 ans – pour viol. Il fut prouvé par des certificats médicaux que les deux femmes n’avaient pas été violées et qu’elles mentaient pourtant les jeunes hommes furent presque lynchés et condamnés. Ils passèrent plus de 7 ans en prison avant d’être relaxés ou placés en liberté conditionnelle.
  • Jusqu’à ces dernières années, Harper Lee n’avait jamais republié de livres ou de nouvelles. Si bien que pendant longtemps « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » fut son unique oeuvre majeure. Beaucoup étaient très intrigués de savoir pourquoi. Ce mystère s’est un peu dispersé avec « Va et poste une sentinelle« , son second roman parut en 2015 (soit 55 ans après « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur« ). Il s’agit d’une suite : Scout Finch, désormais adulte, voyage de New York à Maycomb pour rendre visite à son père, Atticus Finch, près de vingt ans après les événements de « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur ».

Que pensez-vous de mes lectures ? Avez-vous lu des choses intéressantes le mois dernier? Des livres à me conseiller? 

Crédit photos : L&T

11 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Merci pour le partage de tes lectures !

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  2. bloganythingispossible dit :

    Bon rythme !
    Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur est dans ma looooongue liste des livres à lire 🙂
    Un classique incontournable !

    Aimé par 1 personne

    1. Cosmic Sam dit :

      Oui je te le conseille, c’est vraiment à découvrir même si je ne m’attendais pas tout à fait à cela… J’ai bien envie de lire la suite maintenant avec « va et poste une sentinelle » !

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  3. Ibidouu dit :

    Les trois me tentent beaucoup ! 🙂

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    1. Cosmic Sam dit :

      Alors mission accomplie pour moi 😉

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  4. Sybille dit :

    De belles lectures, mais Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur est de loin mon préféré !!

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  5. Petite G dit :

    Ne tirez pas… est un de mes livres préférés. Et tu me fais redécouvrir Isabel Allende, j’avais dévoré plusieurs de ses livres étant ado (dont « la maison aux esprits »), ça me donne envie de me pencher sur ses livres plus récents !

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    1. Cosmic Sam dit :

      Oui il est vraiment super!! Je n’ai pas lu « la maison aux esprits », tu as aimé? J’ai bien envie de le découvrir aussi 🙂

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