Tabous – Danielle Thiéry #Rencontre

J’ai eu la chance d’être sélectionnée par Babelio et Flammarion pour découvrir le dernier livre de l’autrice Danielle Thiéry, et ce, suivi d’une rencontre dans les locaux de Flammarion! Je vous raconte tout ça.

Le livre : « Tabous »

Crédit photo : L&T

L’autrice : Danielle Thiéry est une autrice française. Elle fut la première femme commissaire divisionnaire en France en 1967. Son premier polar est paru en 1997 et depuis tous ses livres ont été couronnés de succès : Prix Polar, Prix Charles Exbrayat, Prix Gayant Lecture et le fameux Prix du Quai des Orfèvres.Elle est également l’autrice de la série télévisée Quai n°1 diffusée sur France 2. (Vous pouvez retrouver l’intégralité des épisodes ici)

Le résumé : « A quelques jours de Noël, Celia Lapone et son bébé de quatre mois disparaissent brutalement d’une maternité. Le père de l’enfant, issu d’une puissante famille iranienne, est introuvable. L’affaire est complexe. La Pj de Bordeaux décide d’appeler en renfort , l’OCRVP de Paris. Edwige Marion, la directrice du service, se rend immédiatement sur place avec son équipe et la jeune psychocriminologue Alix de Clavery. C’est l’occasion pour la nouvelle recrue, spécialiste des crimes sur enfants, de s’imposer face aux apriori, et de faire ses preuves sur le terrain. lors que l’enquête des forces de police se heurte à la puissance des tabous, Alix va découvrir une vérité plus terrifiante encore. »

Mon avis : Ce livre fait partie d’une série d’enquêtes policières suivant les (més)aventures d’Edwige Marion, directrice de l’OCRPV (office central pour la répression des violences faites aux personnes). Toutefois, pas d’inquiétudes, il n’y a pas besoin d’avoir lu les autres volumes pour comprendre l’histoire. Chaque livre peut se lire indépendamment des autres et seules quelques références, aux précédents ouvrages, parfaitement compréhensibles sont disséminées ici et là.

Plusieurs points de vus sont alternés : celui de « Truc » un délinquant que tout accuse et qui n’est pas tout blanc (le cadre est fixé dès le début), celui d’Edwige, mais aussi celui d’Alix une psychologue très perspicace spécialisée dans les affaires de violences maternelles. Ces allers-retours dans la tête des personnages nous permettent de prendre conscience de la complexité des interactions humaines. Le narrateur n’est pas omniscient et nous sommes plongés dans les pensées des personnages, leurs vicissitudes et leur jardin secret.

Le titre est parfaitement choisi car, tout au long du livre, une série de tabous est abordée : celui de la relation entre une mère et son enfant qui peut parfois être terriblement malsaine et violente, celui de l’accouchement, celui des secrets (bien cachés au fond des placards) des grandes familles bourgeoises de province, celui de la justice (parfois un peu trop soucieuse du « qu’on dira t-on »).

J’ai été particulièrement intéressée par la dimension psychologique du roman, mise en lumière grâce au travail d’Alix : une sorte de profileuse casse-cou et (trop?) impliquée dans l’affaire.

La plume de Danielle Thiéry est fluide et très imagère. Le point névralgique de toute l’histoire se déroule dans la forêt landaise et les métaphores filées le rappellent au long du récit, jusqu’à la catharsis qui sera précédée d’une tempête d’une violence inouïe : déchaînement de forces naturelles précédant celui de la vérité, finalement dévoilée.

Ce livre est le premier polar écrit par un policier que j’ai l’occasion de lire, et croyez moi, on voit toute la différence! Rien ne semble tiré par les cheveux. On peut suivre en « temps réel » l’enquête de l’équipe de police et toutes les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Avec ce livre on est au coeur de l’action, mais surtout au coeur du réel. Chaque détail semble tout droit tiré d’un procès-verbal et c’est cette proximité que j’ai beaucoup aimé. Toutefois, proximité ne signifie pas « détails glauques à gogo ». C’est même tout le contraire, l’autrice fait preuve d’une grande sobriété, d’un grand respect, alors que les thèmes abordés sont, a priori, plutôt brutaux. Danielle Thiéry expliquera, lors de la rencontre, que seuls les policiers, qui ont vu les pires horreurs, sont capables de prendre une telle distance et de ne pas narrer les atrocités commises par leurs meurtriers imaginaires.

En bref : J’ai été tenue en haleine jusqu’au bout du bout, ayant réellement l’impression de faire partie de l’équipe de police! Danielle Thiéry laisse planer beaucoup de mystères autour du personnage (vraiment central et assez torturé) d’Alix, ce qui laisse bien sûr présager une suite que j’attends avec impatience.

*** La rencontre ***

J’ai beaucoup apprécié cette rencontre. Danielle Thiéry est vraiment une femme charmante. Elle a abordé certaines questions :

Concernant sa carrière au sein de la police :

Elle a commencé en tant qu’éducatrice spécialisée dans des foyers pour enfants, puis a intégré la brigade des mineurs dans les années 70 (seul département où les femmes étaient admises, en jupe s’il-vous-plaît!). Cette expérience l’a beaucoup marquée et c’est une des raisons pour laquelle elle aborde souvent des problématiques concernant les enfants dans ses livres.

Concernant la place des psychologues dans les services de police :

Ces derniers sont encore mal acceptés par beaucoup et surnommés les « trucologues » (aspect que l’on retrouve bien dans le livre). Toutefois, cela a tendance à évoluer notamment avec les nouvelles générations bercées par les séries américaines à la « Esprits criminels« . Danielle Thiéry considère leur travail comme étant très important et fait d’ailleurs valider tous ses écrits par les psy travaillant dans son ancien service.

Concernant les personnages du roman :

  • Alix de Clavery est inspirée d’une personne réelle : une psychologue au sein de l’OCRPV spécialisée dans les violences faites aux jeunes enfants par leurs mères.
  • Edwige Marion est une sorte de double littéraire de Danielle Thiéry
  • Le personnage de « Truc » a pris vie lorsque Danielle Thiéry a lu un fait divers dans un quotidien : un jeune voyou s’était caché chez une vieille dame pendant trois mois en usurpant son identité (notamment en se déguisant pour se faire passer pour elle auprès du voisinage).

Le + : Quels sont les auteurs de thriller qu’une ancienne commissaire-divisoinnaire vous recommande ? 

Vous connaissez cette autrice? 

7 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Je n’ai jamais lu un roman policier écrit par un-e vrai-e flic et j’avoue que c’est tentant, ta critique donne vraiment envie, merci pour ce partage !

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    1. Cosmic Sam dit :

      Merci à toi! Je suis contente de t’avoir donné envie! ça change vraiment ce réalisme, parfois on se demande même si ce n’est pas une histoire vraie…

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  2. Crisanasam dit :

    Ce roman à l’air vraiment intéressant puisqu’ėcrit par par un professionnel de la police. Rien de tel pour nos garantir la véracité des propos. Et ce regard entre l’imaginaire et la réalité émoustille mon envie de lire ce roman.

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  3. rp1989 dit :

    J’adore les romans policiers, je le note. Merci à toi!
    Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!

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    1. Cosmic Sam dit :

      Oui il est vraiment très bien écrit!! Des bisous!

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  4. Je ne connaissais pas cette auteure, merci pour la découverte !

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    1. Cosmic Sam dit :

      Tout le plaisir est pour moi 😉

      J’aime

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