La somme de nos vies – Sophie Astrabie

Décidemment 2022 commence bien côté lecture. Après mon coup de cœur pour « Un si joli nulle part » d’Alexis Schaitkin dont je vous parlais ici, j’ai enchainé sur « La somme de nos vies » de Sophie Astrabie. J’avais lu de bons avis de blogs littéraires ainsi que de libraires à son sujet. Je me suis donc lancée l’esprit léger mais sans grandes attentes.

J’ai lu la première partie avec intérêt mais sans réel coup de cœur. Toutefois, au fur et à mesure des chapitres, je suis tombée complètement sous le charme des personnages et de la tendresse des liens qui se nouent doucement entre eux.

Le livre : « La somme de nos vies » (ici)

Crédit photo : L&T

L’autrice : Sophie Astrabie est une autrice française de littérature contemporaine. Après « Le Pacte d’Avril » et « La Somme de nos vies » qui a rencontré un beau succès, elle vient de sortir « Les Bruits du souvenir« , son troisième roman. Pour la suivre, c’est ici !

Le résumé : « Camille, jeune fleuriste qui rêve sa vie, visite des appartements qu’elle n’a aucune intention d’acheter. Marguerite, quatre-vingt-sept ans, met en vente son appartement qu’elle s’est pourtant juré de ne jamais quitter. Derrière leurs fenêtres qui se font face, dans cette rue parisienne, la vie de l’une n’apparaît à l’autre qu’en reflet. Les mensonges de Camille à son entourage et les secrets de Marguerite enfouis soigneusement depuis l’enfance se croisent et se répondent. Comment prendre sa vie à bras-le-corps quand on a décidé d’en vivre une autre ? »

Mon avis : « La somme de nos vies » est un roman polyphonique qui donne voix, tour à tour, à trois personnages : Camille, Marguerite et Thomas.

Camille est une jeune femme qui s’est toujours sentie un peu différente. Issue d’une famille de médecins de province respectés, elle est, dès son plus jeune âge, le vilain petit canard. Elle qui abhorre « les choses du réel » et qui se réfugie dans les rêves. Elle souffre de ne pas se sentir aimée par ses parents, qui ne sont pas démonstratifs, et par une grande sœur de douze ans son aînée qui quitte le nid pour vivre ses propres aventures sans un regard en arrière pour elle.

Camille imagine alors la vie des autres, elle se joue des scénarios qui la rassure, observe par les fenêtres des maisons et appartements, à travers les voilages des rideaux. Cherchant à vivre par procuration. « Passe-temps » rassurant qui la poursuit une fois à l’âge adulte, tandis qu’elle se coupe de plus en plus de sa famille en leur mentant sur les prétendues études de droit qu’elle est supposée suivre pour devenir avocate alors qu’elle est, en réalité, fleuriste.

Marguerite, quant à elle, est une octogénaire qui s’embourbe dans sa solitude. Ses proches ont malheureusement disparu et si elle adore la ville de Paris et l’appartement sous les toits dans lequel elle a passé toute sa vie, il faut avouer que l’anonymat de la capitale ne l’arrange pas.

Elle commence à perdre goût à la vie et à se résigner à attendre que son heure sonne lorsqu’elle a l’idée saugrenue de mettre son appartement, son bien le pus précieux, en vente pour avoir de la visite (au sens propre comme au figuré).

C’est alors qu’intervient le personnage de Thomas. Un agent immobilier qui a choisi ce métier pour compenser ses années d’enfance qu’il estime perdues dans les innombrables déménagements que lui a imposé son père au gré de ses lubies fantasques. Aussitôt émancipé de l’autorité parentale, il a désiré se constituer un foyer stable en investissant dans la pierre et en aidant les autres à faire de même.

Par un heureux concours de circonstance, la route de ces trois personnages en quête d’amour va se croiser. Non-dits et secrets vont toutefois venir s’en mêler et compliquer les choses. Chacun d’eux devra alors surmonter ses propres blocages pour pouvoir avancer, ce qui est plus facile à dire qu’à faire.

J’ai beaucoup aimé la douceur de cette histoire et le fait qu’elle se joue en subtilité. Si certains dénouements sont, bien entendu, prévisibles, j’ai trouvé qu’on était loin des gros sabots de certains « feel-good » un peu trop faciles.

Dans « La somme de nos vies », les sujets sont amenés avec sensibilité et bienveillance et cela fait du bien. Cette sensation est renforcée par l’univers dans lequel se déroule le livre, à savoir au milieu des fleurs puisque Camille est fleuriste, profession qu’elle n’assume qu’à moitié en raison du statut social de sa famille. On s’imagine avec plaisir son petit « atelier botanique » parisien avec son sol en faïence et son accumulation de plantes et bottes de fleurs odorantes, une atmosphère apaisante et colorée.

L’idée de découvrir des appartements parisiens au fil des visites organisées par l’agence immobilière de Thomas et de s’y imaginer la vie des autres via leur intérieur avait également tout pour me plaire car, comme beaucoup, j’aime me prêter à ce jeu des apparences.

Enfin, le style d’écriture de Sophie Astrabie est rafraîchissant : métaphores, langage imagé et notes d’humour permettent de s’imprégner d’autant plus facilement de cette histoire.

Les relations entre les personnages, l’atmosphère et les secrets à dévoiler donnent donc une dynamique prenante à ce livre qui fait sourire et met du baume au cœur. Je l’ai fermé de bonne humeur et avec l’envie de le prêter, ce qui est bon signe.

En bref : Si vous avez besoin d’une lecture « doudou » et d’un petit rayon de soleil au cours de cet interminable hiver déprimant, je vous conseille la lecture de « La somme de nos vies ». J’ai désormais bien envie de me laisser tenter par le troisième et dernier roman de Sophie Astrabie, « Le bruit des souvenirs » qui vient de sortir.

Vous avez envie de lire « La somme de nos vies ». Vous connaissez déjà Sophie Astrabie ? Si oui, qu’avez-vous pensé de ses autres ouvrages ?  

8 commentaires Ajouter un commentaire

  1. On a toujours besoin d’une lecture doudou, alors je note le titre 🙂 Merci pour ton avis.

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    1. L&T dit :

      Avec plaisir ! 😊 Je suis vraiment ressortie de cette lecture avec le sourire (le livre est à l’image de sa couverture colorée et tendre). J’ai hâte de lire le dernier livre de Sophie Astrabie « Le bruit des souvenirs » qui sort le 16 février.

      Aimé par 1 personne

      1. Bonne future lecture 🙂

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  2. Crisanam dit :

    Oui, besoin d’une lecture douloureux comme tu Le dis si bien. Ton article m’a convaincu. Merci🙂

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    1. L&T dit :

      Je pense que tu as voulu dire une lecture « doudou » 😉 Fonce, ce sera une parenthèse de douceur et de printemps !

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