Sur la route – Jack Kerouac

C’est prise d’un soudain besoin de liberté que je me suis lancée avec Jack Kerouac sur les grandes routes américaines à la recherche de paysages variés et d’aventures. Du moins, c’est ce que j’attendais de ce classique de la littérature vendu comme le symbole de la génération « Beat« , cette jeunesse américaine des années 50/60 en quête de liberté et d’un sens à donner à sa vie.

Malheureusement, je ressors frustrée de cette lecture pour laquelle je pensais avoir un coup de coeur suite au visionnage de son adaptation cinématographique. C’est peut-être en raison de mes attentes initiales que j’ai été particulièrement déçue…

Le livre : « Sur la route »

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Crédit photo : L&T

L’auteur : Jack Kerouac (de son vrai nom Jean-Louis Lebris de Kérouac) était un écrivain et poète américain né d’une famille de Canadiens français. Il commence très jeune à écrire des nouvelles. En 1950, il écrit « Avant la route« , ouvrage très inspiré des nouvelles de Thomas Wolfe. Les années suivantes, il connait des échecs successifs auprès des éditeurs et rencontre Gary Snider qui l’initie au bouddhisme et à la communion avec la nature. Kerouac retrace cette époque dans son livre « Les Clochards célestes« . Il parcourt les États-Unis et le Mexique. Sombrant dans l’alcoolisme, il connaît une période sombre durant laquelle, il écrit de nombreux livres et articles, apparaît dans des shows télévisés et enregistre trois albums parlés. Son ouvrage majeur est « Sur la route« , livre de la « Beat Generation« . C’est le récit des errances de l’auteur (Jack Kerouac porte le pseudonyme de Sal Paradise dans ce livre).

Le résumé : « Un gars de l’Ouest, de la race solaire, tel était Dean. Ma tante avait beau me mettre en garde contre les histoires que j’aurais avec lui, j’allais entendre l’appel d’une vie neuve, voir un horizon neuf, me fier à tout ça en pleine jeunesse ; et si je devais avoir quelques ennuis, si même Dean devait ne plus vouloir de moi pour copain et me laisser tomber, comme il le ferait plus tard, crevant de faim sur un trottoir ou sur un lit d’hôpital, qu’est-ce que cela pouvait me foutre ?… Quelque part sur le chemin je savais qu’il y aurait des filles, des visions, tout, quoi ; quelque part sur le chemin on me tendrait la perle rare. »

Mon avis : C’est tout d’abord pleine d’entrain que j’ai débuté cette lecture au côté de Sal Paradise, Dean Moriarty et toute leur clique d’intellectuels à la recherche du bonheur. Cependant, après quelques chapitres mon intérêt n’a eu de cesse de décliner.

En effet, malgré quelques passages prenants et de belles descriptions, je ne me suis attachée à aucun des personnages. Au contraire, je les ai même tous, plus ou moins, pris en grippe. Chacun d’eux va, en effet, vers sa perte dans une course effrénée teintée de folie, sans jamais en prendre tout à fait conscience.

J’ai eu du mal à comprendre cette admiration pour Dean, ce personnage égocentré qui ne vit que pour ses propres plaisirs et pulsions. De la même façon, le livre ne nous permet pas vraiment de comprendre qui est Sal Paradise. J’ai trouvé que ce personnage était privé de son passé et de son histoire, raison pour laquelle j’ai eu du mal à percevoir ses motivations.  On glane quelques indices au fil des pages : c’est un ancien combattant, orphelin, qui souhaite devenir écrivain, et c’est à peu près tout…

« Sur la route » ne nous raconte pas vraiment une histoire, mais traite du « mood » des protagonistes. Si, sur le principe, j’ai trouvé leur quête de liberté absolue romantique et romanesque, je n’ai pas accroché avec leur conception de ce fameux « it » qui se résume finalement à une éternelle fuite en avant, loin de tout et de tous, à la recherche perpétuelle de l’ivresse (par l’alcool, la drogue et le sexe).

Tandis qu’à certains moments, je me suis laissé entraîner dans cette danse de déments par la vacuité de l’existence telle qu’elle ait ressentie par les personnages, je me suis également ennuyée durant de longs passages en raison de la monotonie du voyage et le manque d’évolution des protagonistes.

Par ailleurs, j’ai personnellement ressenti quelques passages comme étant misogynes, homophobes, voire un tantinet racistes (j’ai bien conscience que ce roman a été écrit en 1957 aux Etats-Unis, mais je n’ai pu m’empêcher d’être gênée à certains moments de ma lecture).

J’ai, tout de même, terminé ce livre et j’ai relevé quelques citations et extraits qui m’ont particulièrement interpellés (et que vous retrouverez dans un prochain article « Mes citations littéraires préférées« ), mais dans l’ensemble cette première expérience ne m’a pas donné envie de découvrir d’autres oeuvres de Kerouac.

J’ai davantage apprécié le film de Walter Salles adapté de cette histoire, lequel est dépourvu des longueurs et références un peu déplacées du livre et qui présente des personnages, selon moi, bien plus attachants.

J’ai conscience de la renommée de ce livre et je me demande si je ne suis pas passé à côté, mais que voulez-vous, les goûts et les couleurs ne se discutent pas et les émotions ressenties sont propres à chaque lecteur.

Avez-vous lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ? Je suis très curieuse d’avoir vos avis sur le sujet.

6 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Crisanasam dit :

    Merci pour cette analyse de ce livre que je partage également.

    Aimé par 1 personne

    1. L&T dit :

      Cela me rassure que je ne sois pas la seule à ne pas avoir aimé ce livre haha

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  2. C’est personnellement un livre que j’ai adoré (lu en français, puis en anglais), même si je reconnais que les personnages peuvent paraître assez détestables et qu’il faut s’accrocher.
    J’ai une relation très particulière avec Jack Kerouac : j’ai toujours du mal à lire ses livres sur le moment (on fait plus facile d’accès quand même), mais j’en ressors toujours grandie !

    Aimé par 1 personne

    1. L&T dit :

      Je comprends ce que tu veux dire… C’est vrai que les thèmes du voyage, de la liberté et de la quête du bonheur font parties intégrantes de ce livre. Je pense être malheureusement passée à côté en raison du caractère des personnages et de la monotonie de certains passages… Peut-être que je devrais retenter avec une autre de ses oeuvres.

      J’aime

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