Mes 10 lectures préférées de 2020

C’est avec quelques semaines de retard que je vous dresse le bilan de mes lectures de l’année passée. Après être revenue, ici, sur mon année 2020 en voyages (et mes envies pour 2021), c’est maintenant au tour de mon autre grande passion, j’ai nommé, la littérature.

Du fait des deux confinements successifs que nous avons enduré, 2020 a été plus prolifique que 2019 en ce qui concerne le nombre d’ouvrages que j’ai eu l’occasion de lire. Il faut dire que le fait de rester chez soi incite nécessairement à prendre le temps de découvrir un roman, en quête d’un peu de l’évasion et des aventures qui nous ont été interdits. J’ai donc lu 36 romans cette année (une dizaine de plus qu’en 2019). Bien que j’aurais souhaité en lire davantage, je dois avouer que le télétravail n’aura pas été de tout repos…

J’espère, en tout cas, poursuivre sur ma lancée en 2021, sans me mettre trop la pression pour autant. Je suis déjà convaincue que cette année me réserve encore de jolies pépites littéraires.

Je vous présente mon palmarès des 10 livres que j’ai préféré en 2020.

En 10ème et 9ème position : « Dans la gueule de l’ours » de James A. McLaughlin et « Par la fenêtre » de Nicole Giroud

Je vous parlais du roman « Dans la gueule de l’ours » ici, ce roman à l’ambiance très particulière avait réussi à m’envoûter par son rythme et ses descriptions naturelles. Mêlant les genres du nature writing et du thriller, j’ai aimé cette immersion dans la tête d’un garde forestier au passé criminel qui, pour protéger son territoire et les ours des Appalaches qui y vivent, va progressivement réveiller son instinct le plus animal et affronter les erreurs de son passé. Une histoire portée par un personnage attachant, mais qu’on sent prêt à basculer à tout moment…

Pour lire mon avis complet sur « Par la fenêtre », c’est ici. Une intrigue émouvante dans laquelle on découvre une vieille femme en maison de retraite dont la passion et de (se) raconter des histoires fantasques sur un passé imaginaire au coeur des plantations de café amazoniennes. Fantasmes qui visent à oublier la réalité accablante d’une femme qui n’a connu que désillusions et violences avec pour seule perspective sur le monde la petite fenêtre (presque inaccessible) de sa cuisine. Une histoire aussi belle (avec les incursions en Amérique latine, terre des contes magiques) que triste (car on réalise vite que le passé ne se rattrape pas et que l’octogénaire n’aura pas de seconde chance, mise à part celle de faire la paix avec elle-même et d’accomplir – peut-être – un dernier rêve).

En 8ème et 7ème position : « La tempête des échos » de Christelle Dabos et « Sous le velours, l’épine » d’ Alain Roquefort 

« La tempête des échos », dont je vous parlais ici, est le quatrième et dernier tome de la saga de la Passe-miroir de Christelle Dabos. Il clôt une série d’aventures fantastiques et originales, qui déborde d’imagination. Si ce dernier opus m’a un peu moins emporté que les trois précédents (du fait de quelques longueurs et de dénouements compliqués), j’ai, tout de même, pris énormément de plaisir à retrouver l’univers débordant de la Passe-miroir : ses arches grandiloquentes, ses personnages aux multiples facettes, les esprits de famille capricieux et, naturellement, l’histoire d’amour compliquée d’Ophélie et Thorn. Une saga qui interroge sur de multiples sujets comme la place de la religion dans nos sociétés, les dérives de l’eugénisme et la quête d’identité. Je recommande…

Changement de registre avec « Sous le velours, l’épine » (mon avis ici) qui aborde une sombre période de notre Histoire : l’occupation nazie en France. Si je regrette le style parfois un peu scolaire (voire documentaire) du primo-romancier Alain Roquefort, je dois dire que je me suis laissée happer par l’histoire de Rose que l’on suit à chacune des étapes clés de sa vie : de jeune étudiante aux premiers émois amoureux à farouche résistante à laquelle de terribles épreuves ne seront pas épargnées. Le sujet de la résistance (qu’elle soit armée ou psychologique, celle-ci étant parfois plus difficile que la première) a la part belle, sans pour autant être glorifié à chaque instant. On comprend ainsi que tous ont dû se salir les mains et que des exactions ont également été commises après la libération. Un livre rythmé (une fois la première partie passée) sur une période charnière de l’Humanité, qui interroge le lecteur sur ses propres réactions s’il avait vécu à cette époque.

En 6ème et 5ème position : « Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin et « L’ombre du vent » de Carlos Ruiz Zafón 

Place à l’émotion et la poésie des petits bonheurs de la vie avec « Changer l’eau des fleurs » (vous pouvez retrouver mon avis ici). Une belle histoire autour de la reconstruction, de l’amour et du deuil. Le personnage de Violette Toussaint est très attachant. Cette femme qu’on découvre garde-cimetière et qui a fait de sa mission de réconforter les autres, s’avère elle-même avoir vécu de grands malheurs (dont les vexations perpétuelles de son mari). Au fur et à mesure, elle se dévoile et permet aux autres d’apercevoir les belles couleurs qu’elle renferme. En parallèle de son histoire c’est également celle d’une autre femme que l’on découvre. Récemment décédée, cette dernière a fait le souhait d’être enterrée à côté d’un homme, a priori, inconnu. Son fils demande alors à Violette de l’aider à résoudre le mystère. Si les thèmes abordés ne paraissent pas bien joyeux, la romancière insuffle un beau souffle d’espoir à cette histoire et invite les lecteurs à s’attarder sur tous ces beaux moments qui font la vie (le partage avec des amis, de bons repas, les bienfaits de la nature, un éclat de rire) à la façon d’un arc-en-ciel sous la pluie.

« L’ombre du vent », dont je vous parlais ici, est également un beau roman riche en aventures. Si quelques chapitres ont été nécessaires pour me permettre d’accrocher à l’histoire, il a, par la suite, été difficile de m’en détacher. Le premier tome de cette série aborde, avec une dimension fantastique, la période de la guerre civile et du Franquisme qui a gangrénée Barcelone dans les années 30-40. C’est en se lançant sur les traces d’un auteur de génie, qui semble avoir mystérieusement disparu des mémoires, que Daniel Sempere va se mettre en danger, mais également découvrir ce qui fait le sel de la vie : l’amour, l’amitié, la quête de justice. Confronté au sadisme et au fascisme, le protagoniste va devoir faire des choix qui ne seront pas toujours faciles. Belle métaphore quant au pouvoir des livres et de l’art pour lutter contre l’obscurantisme. Carlos Ruiz Zafón nous offre également une galerie de personnages haute en couleur, ce qui ajoute au charme baroque de cette histoire.

En 4ème et 3ème position : « Luca » de Franck Thilliez et « Paz » de Caryl Férey 

Comment ne pas mettre un roman de Franck Thilliez dans mon top 10 annuel ?! Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez que je suis une fan inconditionnelle de cet auteur français qui arrive toujours à me surprendre et me faire peur avec ses intrigues tordues qui surfent sur des phénomènes d’actualité. Dans « Luca » (mon avis ici), ce sont les nouvelles technologies et l’eugénisme poussé à son extrême qui sont abordés. Comme à son habitude, le rythme est très fluide, l’enquête réaliste et portée par des flics « on the edge » et les cerveaux criminels sont glaçants d’horreur.

« Paz », dont je vous parlais ici, est également un roman policier qui fait froid dans le dos. L’intrigue ultra réaliste et inspirée de faits réels se déroule en Colombie sur fond de guerre des gangs, de narcotrafic et de corruptions politiques. Un vrai sac de noeuds, dans lequel résoudre une enquête de meurtres à grande échelle semble quasi impossible. Il faut, en tout cas, des flics sans scrupule pour s’y coller, ainsi que des indépendants courageux qui sont prêts à risquer leur vie (et parfois celle de leur famille) pour la manifestation de la vérité. Un drame socio-politique glaçant et captivant dans lequel personne n’est à l’abri (surtout pas le lecteur)…

En 2ème et 1ère position : « Rien n’est noir » de Claire Berest et « Mille petits riens » de Jodi Picoult

On arrive enfin à mes deux petits chouchou de 2020, j’ai nommé :

« Rien n’est noir » (mon avis ici) est un roman qui aborde l’histoire d’amour passionnelle entre les artistes mexicains Frida Kahlo et Diego Rivera sur fond de révolution féministe et artistique. L’histoire est captivante aussi bien sur le fond (deux mastodontes de la peinture ravagés, chacun à leur manière, par leurs propres désirs, souffrances, lubies), que sur la forme. J’ai, en effet, été complètement charmée par la plume de Claire Berest qui est si vive et imagère à la façon des toiles naïves et pleines de couleurs de Kahlo. Quant à Frida justement, c’est une femme fascinante qui, depuis son plus jeune âge, a toujours nagé à contre-courant. Une inspiration intemporelle…

« Mille petits riens » (vous pouvez retrouver mon avis ici) est, pour finir, mon coup de coeur de l’année. Plus que jamais d’actualité, il traite des discriminations raciales aux Etats-Unis et je l’ai trouvé très réaliste (car bien documenté) et pédagogique, en plus d’être émouvant. C’est un livre auquel je pense, et parle, toujours beaucoup et, pour l’avoir prêté autour de moi, je sais que je ne suis pas la seule. Ce roman fait résonner des questionnements identitaires et interroge sur les constructions sociales et notamment le « racisme passif » qui est bien plus difficile à mettre en lumière et à éradiquer. Une histoire puissante et bouleversante.

Vous avez lu certains de ces romans ? Quels sont vos coups de cœur littéraires de l’année ?

Crédit photo de couverture : L&T

12 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Je n’en ai lu aucun, mais j’en ai quelques-uns dans ma PAL dont La tempête des échos que je n’ose pas trop sortir, de peur de quitter un univers que j’aime beaucoup…

    Aimé par 1 personne

    1. L&T dit :

      C’est vrai que tourner la dernière page fait un peu mal au coeur. La fin donne tellement envie d’en savoir plus… Mais on aura toujours la possibilité de se replonger dans cet univers atypique en reprenant la saga depuis le début 😉

      Aimé par 1 personne

  2. Crisanasam dit :

    Mon coup cœur cette année c’est le roman de Claire Berest dans « Rien n’est noir ». C’est si bien écrit, c’est un régal de mots,et d’expressions si bien trouvées pour nous embarquer dans la vie courageuse presque héroïque de cette artiste qui se débat entre souffrance , créations avec une énergie de liberté qui nous interpelle.

    Aimé par 1 personne

    1. L&T dit :

      Je suis ravie que tu aimes autant ce livre ! J’étais sûre qu’il te plairait. Je partage complètement ton avis quant à la beauté de la plume de Claire Berest qui rend cette histoire si vivante !

      J’aime

  3. Mille petits riens est une lecture hyper marquante. Ça n’a pas été un coup de cœur de mon côté mais j’ai tout de même adoré la pédagogie que l’autrice s’applique à mettre dans ce roman qui évite les clichés et la simplicité.
    J’ai eu l’occasion de découvrir Rien n’est noir et Dans la gueule de l’ours grâce à ma participation au prix ELLE des Lectrices 2020 et le second m’a aussi énormément plu ! Comme tu le dis, c’est un mélange des genres qui détonne.
    Et concernant La passe-Miroir, je ne peux qu’être d’accord ! En lisant ton avis, je repensais au premier tome … Qui aurait cru que la saga finirait par aborder de telles thématiques ?
    Belle année en retard à toi, sous le signe de la lecture ^^

    Aimé par 1 personne

    1. L&T dit :

      Je suis contente de voir que plusieurs de ces titres t’ont marqué également ! Concernant « Dans la gueule de l’Ours », je partage ton avis : c’est précisément ce mélange des genres qui n’est pas très courant qui m’a interpellé. S’agissant de la saga de Christelle Dabos, je serai presque tentée de la relire tant elle est riche en détails… Je me demande sincèrement ce que nous réserve cette romancière de talent pour ses prochains ouvrages.
      Quels sont tes titres coups de cœur de 2020 ?
      Je te remercie pour tes vœux et te souhaite également une très belle année riche en découvertes littéraires !

      Aimé par 1 personne

      1. De tête, j’ai eu un coup de cœur pour l’adaptation en BD de Miss Charity de Marie-Aude Murail et aussi pour Du bout des doigts de Sarah Waters ! Et quelques autres ^^
        Merci 😀

        Aimé par 1 personne

      2. L&T dit :

        J’adorais Marie-Aude Murail quand j’étais plus jeune, ce serait une bonne idée de m’y replonger!

        Aimé par 1 personne

  4. flyingelectra dit :

    Aucun en commun mais j’aime l’éclectisme chez toi ! mes lectures préférées sont sur mon blog
    je te souhaite autant de coups de coeur en 2021 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. L&T dit :

      Merci beaucoup ! Tu as raison j’ai des goûts assez éclectiques de manière générale (je ne te parle même pas de ma playlist haha). Je vais aller voir ta sélection !
      Je te souhaite également une très belle année riche en lectures 📚

      J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.